Enseignement Supérieur
A Lomé, un étudiant ivoirien en architecture présente une œuvre inspirée du tambour sacré Djidji Ayokwe

Etudiant ivoirien en architecture à l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU) de Lomé, au Togo, Coulibaly Chigata Isaaq-Elisée a présenté une œuvre architecturale novatrice inspirée du Djidji Ayokwe, le tambour sacré du peuple Atchan (Ebrié) de Côte d’Ivoire, confisqué en 1916 par l’armée française et dont le processus de rétrocession à sa terre d’origine est engagé.
Dans le cadre de son mémoire de fin d’études, l’étudiant a proposé la conception d’un pôle d’échange intermodal à Abidjan s’inspirant des valeurs et de l’esthétique du Djidji Ayokwe.
Son projet, intitulé “Proposition d’un pôle d’échange intermodal à Abidjan inspiré du Djidji Ayokwe”, revisite l’héritage du célèbre tambour à travers une œuvre architecturale contemporaine. Il imagine un carrefour urbain qui conjugue mobilité terrestre et lagunaire, tout en faisant résonner la mémoire culturelle de la Côte d’Ivoire.
S’inspirant des motifs et des valeurs portées par le Djidji Ayokwe, notamment la panthère symbole de force et d’autorité, le jeune architecte propose une infrastructure qui allie modernité, tradition et transmission culturelle. Son “tambour urbain” devient ainsi un lieu de convergence pour les populations et un vecteur d’identité au cœur d’Abidjan.
L’architecture du pôle est marquée par des éléments visuels et symboliques tirés du tambour sacré, notamment la figure de la panthère, emblème de force et d’autorité dans la tradition Atchan. À travers ce projet, l’étudiant ambitionne de faire dialoguer la mémoire culturelle ivoirienne avec les défis de l’urbanisation contemporaine.
Ce travail a été salué par le Grand Jury international de l’EAMAU qui a décerné à Coulibaly Isaaq-Elisée deux distinctions majeures, à savoir le Prix de l’Innovation en architecture et le Prix du Meilleur étudiant de sa promotion, qui comptait une centaine de candidats issus de 14 pays africains. Avec une moyenne générale de 14,95/20 sur l’ensemble de sa formation, il incarne l’excellence et la créativité au service du patrimoine africain.
Fort de cette reconnaissance, le jeune lauréat nourrit l’ambition de poursuivre des études de spécialisation en Europe afin d’approfondir ses recherches sur l’architecture urbaine et culturelle africaine. Il lance un appel au soutien des autorités ivoiriennes pour l’obtention d’une bourse d’excellence qui lui permettrait de concrétiser ce projet, rapporte une note d’information transmise à l’AIP le vendredi 4 juillet 2025.
Source : AIP