Santé
Appel à une riposte nationale coordonnée contre les hépatites virales B et C

Le président du Réseau ivoirien de lutte contre les hépatites virales (RILHVi), Professeur Yao Bathaix Fulgence, a tiré le lundi 28 juillet 2025 à Abidjan, la sonnette d’alarme sur l’ampleur silencieuse mais dramatique des hépatites B et C en Côte d’Ivoire, appelant à une riposte nationale coordonnée.
Responsables de la majorité des cas de cirrhose et de cancer du foie, ces infections virales passent souvent inaperçues jusqu’à un stade avancé. « En 2020, le virus de l’hépatite B (VHB) a causé 49 % des décès liés aux complications de la cirrhose », a rappelé Pr Yao.
Le président du RILHVi a insisté sur les modes de transmission souvent ignorés notamment de la mère à l’enfant à la naissance, par des objets contaminés (rasoirs, aiguilles, matériel de manucure), les rapports sexuels non protégés, les scarifications, les tatouages, ainsi que les transfusions sanguines non sécurisées.
Selon l’OMS (2022), 64,7 millions de personnes sont infectées par le VHB en Afrique, avec seulement 4 % ayant accès au diagnostic.
En Côte d’Ivoire, la prévalence du VHB est estimée à 10 %, soit environ 3 millions de personnes.
Dans le pays, moins de 4% de la population est dépistée, et moins de 1% des personnes infectées bénéficient d’un traitement, alors que l’OMS vise un taux de traitement de 65 % d’ici à 2030, dans le cadre de sa stratégie d’élimination des hépatites virales comme menace de santé publique.
Des zones à forte prévalence ont été identifiées, notamment Abidjan, San Pedro, Yamoussoukro, Gagnoa et Abengourou, où le Réseau prévoit de renforcer ses campagnes de dépistage, vaccination, sensibilisation et formation du personnel de santé.
Face à cette urgence sanitaire, le RILHVi multiplie ses actions de campagnes de sensibilisation, formation de médecins, dépistages et plaidoyer pour la gratuité des soins.
Le professeur Yao a de ce fait appelé l’État à rendre gratuits le dépistage, la vaccination et le traitement, afin d’endiguer cette épidémie silencieuse.
« Le dépistage est la seule issue. Il est temps d’agir ensemble », soutien l’ hépatologue et enseignant-chercheur.
Il a en outre plaidé pour une riposte nationale structurée, intégrée aux politiques de santé publique, et une implication multisectorielle, incluant État, ONG, société civile et secteur privé. « La lutte contre les hépatites virales est un combat collectif. Agissons maintenant », a-t-il conclu.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites célébrée les 28 juillet.
Source : AIP