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Santé

Cap de 20 millions d’enrôlés à la CMU : Une avancée décisive vers la santé pour tous

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La Côte d’Ivoire vient de franchir une étape majeure dans la conduite de sa politique sociale avec le cap franchi de 20 millions de personnes à la couverture maladie universelle (CMU) en ce mois de juillet. Un record atteint grâce aux efforts du gouvernement via la Caisse nationale maladie universelle (CNAM) et des partenaires qui n’ont eu cesse de déployer des stratégies pour une adhésion massive des populations à la CMU.

 Dans sa volonté de permettre à toutes les couches du pays, l’accès aux soins de santés dans les centres de santé, l’Etat de Côte d’Ivoire met en place la CMU. Pour en assurer la mise en œuvre, elle crée la CNAM qui est une institution de prévoyance sociale chargée du pilotage et de la régulation. Sous la tutelle du ministère de l’Emploi et de la Protection sociale, elle travaille en étroite collaboration avec l’ensemble des acteurs du secteur de la santé.

Une adhésion massive portée par la vision présidentielle

Le franchissement du cap des 20 millions d’enrôlés incarne l’adhésion croissante des populations au projet. Pour le directeur général de la CNAM, Bamba Karim, ce succès découle de l’engagement du gouvernement, notamment du président de la République, Alassane Ouattara, et de la mobilisation active du ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Maître Adama Kamara. L’émissaire du gouvernement ne s’est jamais lassé de descendre sur le terrain, catalysant la dynamique nationale.

« Je pense qu’il est important pour nous, CNAM, d’adresser nos remerciements à tous ces acteurs-là, mais en particulier, (…) au ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Maître Adama Kamara, parce que (…) son rôle a été impactant dans la mise en œuvre de la couverture maladie universelle. On a eu beaucoup de ministères de tutelle, mais lui, son rôle a été impactant parce qu’il ne s’est pas contenté seulement de nous donner des orientations, mais il est descendu au quotidien avec nous sur le terrain », a-t-il reconnu.

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Selon le directeur général, la présence constante du ministre Kamara a boosté la compréhension des populations de la couverture maladie universelle et ne cache pas sa satisfaction du nombre d’enrôlés déjà enregistré et qui ne cessera de grimper grâce aux moyens déployés et à la politique de proximité. 

Des moyens renforcés pour un déploiement à grande échelle

Pour répondre à la demande croissante, la CNAM a considérablement renforcé son arsenal technique et humain.  Aussi, le gouvernement a-t-il accordé une oreille attentive à ses préoccupations pour réussir le pari de la CMU. Dès lors, de 400 kits d’enrôlement au lancement en 2014, la CNAM dispose de près de 4 000 en 2024.

« Les débuts ont été difficiles. On n’avait pas assez d’équipements, il faut le dire. Nous avions seulement 400 kits d’enrôlement pour tout le territoire national. Très rapidement, on s’est rendu compte que notre capacité de déploiement était très faible. On a estimé des besoins, nous avons été entendus, et rapidement des mesures ont été prises pour accroître nos moyens », a affirmé le DG.

Au plan humain, le personnel de terrain a été considérablement bonifié en passant de 400 à plus de 4 000 agents. Ces agents sont sur le terrain et sillonnent en ce moment, le territoire national. Leur détermination justifie les bons résultats où 33 centres d’enrôlement fixes ont été installés dans les chefs-lieux de région et 40 camions mobiles déployés, facilitant la proximité avec les populations.

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« Aujourd’hui, par les appuis divers que nous avons eus, la CNAM dispose de camions mobiles. Nous avons 40 camions mobiles, dont pour l’instant, on a 15 à peu près qui sont fonctionnels. Et ces camions mobiles se retrouvent à côté des populations », a expliqué Karim Bamba.

Il s’est dit soulagé par le fait que c’est la CNAM qui, désormais, va vers les populations au lieu que ce soient elles qui se rendent à leurs bureaux comme ce fut le cas au début de la généralisation de l’opération.

« Ce n’est pas facile. Mais quand nous allons près des populations, nous sommes envahis. Et quand on va faire deux ou trois jours, on se retrouve à faire deux semaines. Parce qu’on ne peut pas laisser les populations alignées. On fait tout pour enrouler le maximum de personnes avant de retourner. Donc, la proximité, pour moi, est indispensable », a-t-il estimé.

 Innovation par l’enrôlement « in situ » pour instaurer la confiance avec les populations

Le lancement officiel de la phase pilote de l’enrôlement a été fait le 25 avril 2017 à l’université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé par le Premier ministre d’alors, feu Amadou Gon Coulibaly, en présence de membres de gouvernement et autres personnalités administratives, politiques et coutumières du district autonome d’Abidjan.

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Après la généralisation en 2019, l’Etat a dû recourir à des méthodes plus révolutionnaires pour contenir la demande et instaurer la confiance envers les requérants. L’un des leviers décisifs a été le passage à un système in situ. En moins de 10 minutes, l’assuré repart avec sa carte. Cette innovation a instauré une confiance réelle entre les citoyens et le système, favorisant le bouche-à-oreille et l’engouement collectif.

« Nous avons changé (…) le système d’enrôlement. Nous sommes passés d’un enrôlement pour lequel il faudra attendre des mois avant d’avoir sa carte, à un enrôlement dit +in situ+, au cours duquel, en un espace de 10 minutes, l’assuré repart avec sa carte. Cela a créé la confiance, je pense, entre la population et la couverture maladie universelle », a dit le directeur général.

La CNAM a compris que le succès repose sur la proximité physique et humaine. En se rapprochant des populations à travers des dispositifs mobiles et en restant à l’écoute, l’institution a pu créer une dynamique de masse autour de la CMU.

 

Une stratégie inclusive soutenue par des mesures incitatives

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Pour faire bouger les lignes, le gouvernement a dû prendre des mesures pour inciter les populations à s’approprier la CMU notamment en 2022 avec un décret de 2022 obligeant l’enrôlement pour accéder à certains services sociaux, ainsi que la mesure dérogatoire de gratuité temporaire des prestations pour les populations du secteur informel (mai-août 2025) annoncée par le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, recevant les centrales syndicales le 1er mai, dans les jardins de la Primature. Ces deux principales mesures ont constitué de puissants leviers d’accélération.

Concernant celle de la gratuité de prise en charge, elle permet à tout patient enrôlé à la CMU de bénéficier des prestations sans tenir compte de ses cotisations jusqu’à fin août. Dans ce cadre, a expliqué Bamba Karim, avec le seul moyen d’identification, le malade est pris en charge et  ne paie dans les centres de santé urbains que les tickets modérateurs de 30, mais dans les centres de santé ruraux, la prise en charge est à 100%.

« C’est une mesure pour amener les uns les autres à aller à l’hôpital pour se rendre compte que la CMU est une réalité. Donc, elle concerne tous ceux qui sont enrôlés et particulièrement à peu près les 10 millions d’adhérents enrôlés du secteur informel », a-t-il souligné.

Ainsi, ce sont 13 millions de personnes qui sont concernées par cette mesure salutaire dont l’impact, a relevé le Premier ministre Robert Beugré Mambé, s’élève à près de 8 ;7 milliards de francs CFA.

Une prise en charge étendue et des prestations en forte hausse

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La CMU permet aux populations de bénéficier d’un panier de soins prenant en charge les consultations effectuées par les prestataires de soins (médecins, les sages-femmes et les chirurgiens-dentistes), les actes de chirurgie, les examens de laboratoire et d’imagerie, les soins bucco-dentaires, les hospitalisations et la dispensation de médicaments essentiels à travers  le réseau de pharmacies agréées.

Grâce à un partenariat élargi avec les officines privées et à une réorganisation de la chaîne de distribution des médicaments, la CNAM a su répondre à la demande croissante. Selon les statistiques énoncées par le directeur général de la CNAM, ce sont 5 800 assurés traités par semaine avant mai 2025 contre 25 000 après cette date.

Les actes médicaux hebdomadaires, quant à eux, sont passés aujourd’hui de 11 000 à près de 50 000 et les feuilles de soins ont quadruplé en volume.

Ce panier de soins est accessible à tous les assurés moyennant une participation financière très réduite (ticket modérateur de 30%), le reste (70%) étant pris en charge par la CMU. Cette couverture concerne aussi bien les travailleurs du secteur formel que ceux du secteur informel, les planteurs, les élèves, les personnes âgées et vulnérables.

Résultats des courses, la CNAM se targue d’une couverture nationale en expansion. Avec un réseau de 3 200 centres de santé publics engagés dans la CMU sur les 3 500 disponibles, au vu de la cartographie du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la couverture maladie universelle. Toute chose qui rend la couverture géographique quasi totale. Le secteur privé est en voie d’intégration, pour renforcer encore la qualité et l’accessibilité des soins, rassure le DG de la CNAM.

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« Mais je voudrais dire que le réseau, pour que la population le sache, nous intervenons dans les centres de santé publics sur tout le territoire. Progressivement, nous sommes en train de discuter avec le secteur privé pour voir comment les intégrer dans le processus. Et je peux vous dire que le secteur privé est partant. Il s’agit de réfléchir ensemble et puis de trouver des solutions ensemble », a déclaré M. Bamba.

Le système est soutenu par une plateforme numérique interconnecté qui permet l’identification biométrique des assurés, la traçabilité des prestations et le contrôle de la qualité des soins.

 

Des perspectives claires pour l’avenir

L’objectif à long terme est clair pour la CNAM, c’est d’atteindre les 100 % de couverture. Cela passe par l’enrôlement des 10 millions de personnes restantes. « Et nous pensons qu’avec l’apport de tous, nous pouvons atteindre cet objectif », s’est voulu rassurant le DG.

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Il a aussi évoqué la distribution de 10 millions de cartes produites et qui attendent d’être retirées par les titulaires et la diversification des canaux de soins avec l’intégration du privé.

« Mais au niveau stratégique, nous avons mis l’accent sur l’enrôlement. Et je pense qu’à ce rythme-là, nous allons continuer l’enrôlement. Mais en même temps, nous allons mettre beaucoup plus l’accent, à court et moyen termes, sur la distribution des cartes. Pour faire en sorte que tous les 20 millions aient leurs places. Et puis, petit à petit, nous allons rattraper le retard », s’est-il projeté. 

Un pas décisif vers la couverture sanitaire universelle

Avec plus de 20 millions d’enrôlés à la CMU, la Côte d’Ivoire s’affirme comme un modèle de référence en Afrique de l’ouest dans la mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD), en particulier l’ODD 3 sur la santé et le bien-être.

Ce succès résulte d’une forte mobilisation des acteurs institutionnels, des partenaires techniques et financiers, des structures de santé publiques et privées ainsi que de la population elle-même. Il démontre l’efficacité du système d’enrôlement décentralisé et digitalisé déployé sur l’ensemble du territoire national.

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“Ce chiffre est plus qu’un indicateur statistique. Il traduit une adhésion massive de la population et une confiance renouvelée dans les politiques sociales de l’Etat », a déclaré le directeur général de la CNAM, Bamba Karim, soulignant la nécessité de maintenir cet élan en renforçant la qualité des prestations de santé.

Source : AIP