Internationale
Gabon / Education : Les bourses pour les États-Unis et le Canada en 2026 suspendues

Alors que le Gabon célèbre une année record avec un taux de réussite inédit de 78,48 % au baccalauréat, le président Brice Oligui Nguema a déclenché un vif débat en annonçant la suppression des bourses d’études vers les États-Unis et le Canada à partir de 2026.
Justifiant sa décision à Washington, le chef de l’État a interpellé : « À quoi bon financer des formations pour des étudiants qui ne rentrent pas servir leur pays ? » Une déclaration choc dans un contexte de succès académique, où des milliers de bacheliers s’ouvrent à l’enseignement supérieur, portés par une vague d’excellence inédite (100 % de réussite au second tour).
La réforme, selon le gouvernement, vise à réorienter les financements vers des pays africains comme le Sénégal, le Ghana ou le Maroc, jugés plus propices au retour des diplômés. Mais, l’économie, attendue entre 22 et 30 milliards de FCFA, reste marginale au regard du budget national.
Dans l’opposition, Alain-Claude Bilie-By-Nze, président du mouvement Ensemble pour le Gabon, fustige une mesure qui « frappe toujours les plus faibles », appelant plutôt à réduire les dépenses de prestige de l’État.
Du côté des jeunes, les avis sont partagés. David Mouketa, 19 ans, admis au second tour, déplore une « porte fermée sur le rêve d’étudier dans des universités de rang mondial », tandis que Merveille Mapea, reçue au premier tour, salue « un choix patriotique », convaincue que « les compétences doivent d’abord bénéficier au Gabon ».
Pour plusieurs observateurs, cette réforme, censée endiguer la fuite des cerveaux, pourrait affaiblir la projection internationale du pays. Dans un monde globalisé, la diaspora joue un rôle stratégique pour l’influence et le développement national.
À l’heure où le pays se félicite d’avoir formé une génération brillante, une question reste en suspens : comment retenir les talents sans les priver des voies de l’excellence mondiale ?
Source : alibreville