Éducation Nationale
Sénégal / Le taux de scolarisation des filles en hausse

Première bonne surprise : comme dans les autres écoles primaires publiques de la commune de Pikine Nord, Le taux de scolarisation des filles est plus élevé que celui des garçons.
El Hadj Badara Taye, instituteur à l’Inspection de l’éducation et de la formation de Pikine, est en service dans cette école :« Maintenant, le taux a augmenté. Par le passé, peu de filles fréquentaient l’école à cause des réalités sociales. Aujourd’hui, l’Association des parents d’élèves et les organisations qui gravitent autour de l’école, qui servent de relais, nous ont aidé à conscientiser les populations », explique El Hadj Badara Taye.
« Ce qui fait que, maintenant, ils ont le courage d’amener leurs filles à l’école. Maintenant, la tendance s’est renversée. Il y a plus de filles que de garçons », se réjouit-il.
Le problème n’est donc plus lié à l’inscription des jeunes filles, mais plutôt à la poursuite jusqu’à son terme de leur scolarité. Cette année, sur un effectif de 762 écoliers inscrits dans son école, 394 sont des filles.
« La scolarisation des filles, ça marche, mais c’est l’achèvement qui pose problème. A l’élémentaire même, dans nos petites classes, les CEI, 6e, 5e, 4e, même 3e, parfois, ce sont les filles qui sont plus nombreuses que les garçons. C’est ça, la réalité. Mais d’une manière générale, il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu et qui enfreignent le suivi de la scolarisation des filles« , explique Moussa Fatoma Badiane, directeur de Pikine 7/A.
« Je suis là depuis 2020. Moi, j’étais dans un village à Fatick avant de venir à Dakar », dit Hermine Manga Sagna, enseignante à l’école Pikine 7/A
Les difficultés liées à la déscolarisation des filles
Hermine Manga Sagna s’occupe des élèves en classe de CE1. Selon l’institutrice, le décrochage scolaire des filles est lié à des contraintes sociales, culturelles et surtout économiques:
« Ici, il y a un problème de déplacement. Les élèves arrivent souvent en retard. A un moment donné, elles abandonnent. Dans ma classe, il y a beaucoup de filles inscrites. Des fois, elles ne viennent pas parce qu’elles sont occupées à aider leur maman dans les tâches domestiques. »
Au Sénégal, l’école primaire est gratuite pour les filles et les garçons. L’autre difficulté est donc la question de leur prise en charge, explique Moussa Fatoma Badiane, le directeur de l’école.
« Les factures d’eau, d’électricité, les craies…, toutes les dépenses sont à la charge des parents. Donc nous sommes obligés, en tant que directeur, de trouver des voies et moyens avec les partenaires, des donateurs, pour pouvoir faire fonctionner notre école ».
Moussa Fall est le président de l’association des parents d’élèves de Pikine 7/A.
« On accompagne l’école durant toute l’année scolaire et même au-delà de l’année scolaire. Nous allons dans le quartier, dans les mosquées, pour sensibiliser sur l’importance non seulement de la scolarisation des filles, mais surtout de leur maintien à l’école ».
L’État du Sénégal prévoit d’injecter, d’ici 2028, plus de 76 milliards de francs CFA dans le Programme d’appui au développement de l’éducation pour favoriser la scolarisation d’environ quatre millions d’enfants exclus du système éducatif national.
Source : https://www.dw.com/