Un réseau de femmes leaders plaide pour la pérennisation des activités des clubs santé en milieu scolaire

Éducation Nationale, Le Réseau Quest africain des jeunes femmes leaders de Côte d’Ivoire (ROAJELF-CI) a plaidé mercredi 2 avril 2025 à Abidjan, pour la pérennisation des activités des clubs santé en milieu scolaire, à l’occasion de la présentation des résultats du projet santé sexuelle et reproductive (SSR) des adolescents en milieu scolaire.

« Le ROAJELF-CI plaide pour l’engagement formel des proviseurs du lycée moderne I d’Abobo et du lycée municipal Pierre Gadié II de Yopougon afin de pérenniser les activités des clubs santé après la fin du projet. Cela inclut la gestion continue des clubs, l’implication du personnel éducatif et la collaboration avec les services de santé scolaire et universitaire », a indiqué la Cheffe du projet, vice-présidente du ROAJELF-CI, Dr Tuo Awa.

Elle a expliqué que son réseau a lancé en octobre 2024, un projet visant à améliorer la SSR des adolescents dans deux lycées, notamment le lycée municipal Pierre Gadié II de Yopougon et le lycée moderne I d’Abobo. Selon elle, une évaluation à mi-parcours a montré que 90% des élèves et 100% des enseignants ont amélioré leurs connaissances en SSR.

« Cependant, pour garantir la pérennité du projet, il est indispensable que les proviseurs des établissements scolaires s’engagent à prendre en charge et à soutenir la gestion des clubs santé au sein de leurs écoles », a insisté Dr Tuo.

Elle a expliqué que selon l’enquête démographique et de santé (EDS), 44,9% des adolescents et jeunes filles ont déjà contracté une grossesse ou donné naissance avant l’âge de 19 ans. En outre, le taux de mortalité maternelle est alarmant chez les jeunes filles de 15 à 24 ans.

Pour Dr Tuo, le ROAJELF-CI sollicite l’engagement des proviseurs pour, entre autres, institutionnaliser les clubs santé dans le programme scolaire officiel, désigner un enseignant référent pour coordonner les activités des clubs et assurer leur suivi, mettre en place un cadre de suivi régulier pour l’évaluation et la gestion des clubs, soutenir la collaboration avec les services de santé scolaire et les partenaires externes pour un accompagnement continu et encourager la participation du personnel éducatif dans les activités des clubs afin d’assurer un soutien collectif.

« Les clubs santé en milieu scolaire jouent un rôle clé dans la promotion de la SSR chez les jeunes, une priorité pour la santé publique. L’engagement des proviseurs permettra de maintenir l’impact positif observé au sein des établissements. Les résultats actuels, qui montrent un renforcement des connaissances en SSR chez les élèves et les enseignants, attestent de l’efficacité du programme », a exprimé Dr Tuo.

La coordinatrice du projet, Laman Odette a fait remarquer que 457 élèves dont 303 filles et 154 garçons ont directement bénéficié du projet. Elle a également précisé que le nombre de bénéficiaires sensibilisés et formés est de 498 (élèves, encadreurs et parents d’élèves y compris). « En soutenant cette initiative, les proviseurs contribueront à la construction d’un environnement scolaire plus sain, inclusif et respectueux des droits des jeunes », a-t-elle indiqué.

Le proviseur du lycée moderne 1 d’Abobo, Koné Adama s’est félicité de ce projet. « Ce projet a laissé des traces visibles et sensibles. Les actions du ROAJELF-CI sont à encourager et pérenniser dans nos établissements », a-t-il indiqué.

En Côte d’Ivoire la SSR des adolescents constitue un enjeu majeur pour le bien-être et le développement des jeunes. Malgré plusieurs actions engagées par l’Etat telles que la campagne “Zéro grossesse en milieu scolaire”, la mise en place de Centres de Santé Scolaire et Universitaire (CSSU) et la politique de gratuité de la planification familiale (PF) pour les jeunes, la situation reste préoccupante.

Source : AIP