Une campagne de sensibilisation lancée pour réduire les décès maternels à Béoumi

Le district sanitaire de Béoumi, avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), a organisé, mardi 15 juillet 2025, une rencontre d’information et de sensibilisation à la salle de la mairie de Béoumi, sur l’importance des structures sanitaires et du suivi médical des femmes enceintes.

Selon l’ingénieure des techniques sanitaires, option santé publique, coordinatrice santé mère-enfant de la région du Gbêkê, Tuo Chantal Yéo, cette initiative vise à réduire le nombre élevé de décès maternels enregistrés dans la région. Elle a indiqué que la région a enregistré 107 décès en 2022, 101 en 2023 et 70 en 2024, alors que la norme nationale vise 140 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Elle a précisé qu’une analyse des décès dans le district sanitaire de Béoumi révèle que plusieurs d’entre eux sont liés au premier retard, à savoir le retard dans la décision de se rendre dans une structure sanitaire. Elle a souligné que les communautés méconnaissent les signes de danger et la capacité des structures de santé à prendre en charge les cas d’urgence.

Elle a ajouté qu’il est nécessaire de sensibiliser les leaders communautaires avec l’appui du corps préfectoral, afin de leur faire comprendre que certaines situations ne peuvent pas être prises en charge dans la communauté. Elle a également insisté sur la nécessité de rendre les services hospitaliers disponibles et de renforcer les capacités du personnel médical pour une prise en charge complète des complications obstétricales.

Elle a indiqué qu’en 2025, à la mi-juillet, huit décès maternels ont déjà été enregistrés à Béoumi, dépassant ainsi les attentes pour l’ensemble de l’année.

Pour sa part, le coordinateur du projet « 2 heures pour la vie » et du bureau UNFPA de Bouaké, Boua Enan, a expliqué que cette activité cible les leaders communautaires, les responsables des camps de prière et les guides religieux. L’objectif est d’encourager la fréquentation des structures de santé, l’accouchement en milieu hospitalier et la réalisation des consultations prénatales.

Il a indiqué que le projet « 2 heures pour la vie » travaille à réduire les trois retards à l’origine des décès maternels, à savoir le retard dans la communauté, le retard dans l’évacuation et le retard dans la prise en charge. Il a précisé que l’accent est actuellement mis sur le premier retard.

Le préfet de Béoumi, Traoré Imelda, a salué les efforts des agents de santé pour l’amélioration de l’accueil dans les centres de santé. Elle a exhorté le corps préfectoral, les leaders communautaires et religieux ainsi que tous les participants à cette rencontre à sensibiliser les populations, en particulier les femmes enceintes, sur la nécessité de fréquenter les structures de santé pour une meilleure prise en charge.

Source : AIP