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Inter/ Le Swiss TPH remet officiellement un ver parasite nouvellement découvert

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Santé, L’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) a officiellement remis au musée d’histoire naturelle de Bâle des spécimens mâles et femelles de Trichuris incognita, conservés dans de l’éthanol, rapporte un communiqué de presse transmis vendredi 20 juin 2025, à l’ AIP.

Cette étape fait partie de la procédure formelle requise par le Code international de nomenclature zoologique pour enregistrer une nouvelle espèce.

« Nous sommes fiers d’archiver le type éponyme de Trichuris incognita, qui constitue un élément inestimable de nos collections scientifiques », a déclaré le responsable du département des sciences de la vie au musée d’histoire naturelle de Bâle, Christian Kropf.

Il a expliqué que les collections sont conservées selon les standards les plus stricts et sont accessibles à tous ceux qui s’intéressent à la diversité de la vie sur notre planète.

Cette avancée a été rendue possible grâce aux technologies de séquençage de nouvelle génération, qui ont permis aux chercheurs de reconstituer le génome complet du parasite. La découverte met également en lumière l’importance croissante de ces technologies dans la parasitologie et le diagnostic, car elles permettent de détecter des espèces cachées que les méthodes traditionnelles, comme la microscopie, ne peuvent pas révéler.

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« C’est vraiment exaltant d’avoir contribué à cette découverte », a déclaré Max Bär, qui a prouvé l’existence de Trichuris incognita dans sa thèse de doctorat.

« Ce ver ressemble à d’autres espèces du même genre au microscope, mais son code génétique est légèrement différent. Et cette petite différence a de grandes conséquences pour la santé mondiale. », a t il ajouté.

Bien avant, cette étape, le communiqué précise que ce sont des chercheurs de Swiss TPH et de ses partenaires, qui ont découvert une nouvelle espèce de ver parasite, “Trichuris incognita”, en Côte d’ivoire, dans le cadre d’un essai clinique mené par le Swiss TPH.

Cette découverte a des implications majeures pour le développement de médicaments et les outils diagnostiques, car cette espèce est visuellement indiscernable des trichocéphales déjà connus, tout en étant nettement moins sensible aux traitements standards. Elle est désormais officiellement reconnue grâce au dépôt d’échantillons conservés au musée d’histoire naturelle de Bâle, conformément aux protocoles internationaux de nomenclature scientifique.

Les infections par les trichocéphales touchent environ 500 millions de personnes dans le monde, principalement des enfants vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Ces infections, causées par le ver parasite “Trichuris trichiura”, peuvent entraîner des problèmes de santé importants, notamment des douleurs abdominales, des diarrhées et de l’anémie. Jusqu’à présent, on pensait que toutes les infections humaines à trichocéphales étaient dues à cette seule espèce.

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Cependant, des chercheurs du Swiss TPH, en collaboration avec des partenaires en Côte d’Ivoire et à l’Université de Calgary (Canada), ont identifié une espèce jusqu’alors inconnue capable d’infecter l’humain. Cette découverte a eu lieu lors d’un essai clinique en Côte d’Ivoire, au cours duquel les traitements standards à base d’albendazole et d’ivermectine se sont révélés moins efficaces que dans des essais comparables menés au Laos et en Tanzanie.

Comme cette espèce est morphologiquement identique à “Trichuris trichiura” au microscope, les chercheurs ont d’abord suspecté une résistance aux médicaments. L’analyse du génome a ensuite révélé que les patients étaient infectés par une autre espèce, inconnue jusqu’alors. L’équipe de recherche a nommé cette nouvelle espèce Trichuris incognita, en référence à sa capacité à être restée inaperçue jusqu’à aujourd’hui.

« Cette découverte a des implications majeures pour la façon dont nous traitons les infections parasitaires à l’échelle mondiale », a expliqué Jennifer Keiser, cheffe de l’unité « Helminth Drug Development » au Swiss TPH.

« Il est possible que des patientes dans de nombreuses régions soient infectées par Trichuris incognta, alors que notre traitement de référence (l’association albendazole et ivermectine), ne soit pas efficace contre cette espèce. Cela souligne encore davantage l’urgence de développer de nouveaux traitements contre ces maladies tropicales négligées. », a t elle ajouté.

D’ ailleurs, Jennifer Keiser place de grands espoirs dans l’emodepside, un nouveau médicament qui a montré des résultats très prometteurs dans des essais cliniques récents. D’autres études seront nécessaires pour confirmer son efficacité. Le Swiss TPH collabore actuellement avec Bayer pour poursuivre le développement de ce traitement.

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La présence de cette nouvelle espèce a pour l’instant été confirmée principalement en Côte d’lvoire. Sa distribution mondiale reste incertaine, car des analyses ADN plus larges dans d’autres régions endémiques sont encore nécessaires.

« Pour la Côte d’Ivoire, cette découverte est essentielle”, a déclaré un chercheur au Centre suisse de Recherches scientifiques en Côte d’Ivoire. Jean Coulibaly, en soulignant que « elle pourrait transformer notre manière de lutter contre les infections à trichocéphales, dans le pays et à l’échelle mondiale.»

L’Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) est un leader dans le domaine de la santé globale, dédié tout particulièrement aux pays à revenus faibles et intermédiaires. Associé à l’Université de Bâle, le Swiss TPH contribue à l’amélioration de la santé au niveau local, national et mondial à travers la recherche, la formation et les services. Environ 1000 personnes venant de 96 nations travaillent au Swiss TPH sur le changement climatique, l’environnement et la santé, les maladies infectieuses et non transmissibles, le contexte sociétal et culturel, et les systèmes et politiques de santé.

Source : AIP

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