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Santé

Lutte contre le cancer : Vers une nouvelle ère de prise en charge en Afrique

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Côte d’Ivoire, le sommet international sur l’oncologie s’est tenu le samedi 12 avril 2025, à Abidjan, dans une atmosphère empreinte d’émotion et de détermination. À travers cette rencontre, la Côte d’Ivoire réaffirme son engagement dans la lutte contre le cancer, une maladie qui touche durement les populations, avec plus de 21 000 cas enregistrés en 2022 dans le pays.

Ce sommet a réuni experts, professionnels de santé, chercheurs et partenaires internationaux (Maroc, France, Sénégal…) autour d’un enjeu majeur de santé publique : renforcer la lutte contre le cancer en Afrique afin de contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité liées aux cancers chez l’adulte. Il vise également à identifier les besoins non couverts, explorer des solutions innovantes et envisager des opportunités pour l’introduction de nouveaux traitements en Afrique francophone.

Organisé par le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, à travers le Programme national de lutte contre le cancer (Pnlca), en collaboration avec le laboratoire AstraZeneca, le sommet a permis de débattre des enjeux liés à cette pathologie, véritable fléau mondial.

Selon les données de Globocan 2022, 20 millions de nouveaux cas et près de 10 millions de décès sont enregistrés chaque année. En Afrique, ce sont 1 185 216 cas et 763 843 décès qui ont été recensés, des chiffres qui illustrent l’ampleur de cette pandémie silencieuse.

Face à un fléau sans frontières, seule une approche pluridimensionnelle alliant prévention, recherche, formation, financement et partenariats stratégiques peut porter ses fruits. Dr Adélaïde Ehouman, directrice Afrique francophone sud-sahélienne du laboratoire AstraZeneca, a souligné que ce sommet marque une étape déterminante vers une meilleure prise en charge du cancer en Côte d’Ivoire et dans la région.

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« Au-delà des initiatives comme Octobre Rose pour le cancer du sein et Novembre Bleu pour celui de la prostate, nous avons l’ambition d’accompagner le diagnostic précoce et la prise en charge des patients africains atteints de cancer de l’ovaire et du poumon. Même si leur prévalence reste faible dans notre région, contrairement aux chiffres mondiaux, chaque patient compte et a droit aux meilleures thérapies anticancéreuses », dit-elle.

Dr Blaise Koné, directeur adjoint de la Santé, a exprimé son émotion face à l’impact du cancer sur les familles et les communautés. « Ces chiffres ne sont pas de simples données statistiques. Ils représentent des vies brisées, des familles endeuillées, des communautés touchées au plus profond de leur être », indique-t-il. Il a salué les efforts du Pnlca et d’AstraZeneca, tout en lançant un appel à la solidarité internationale pour faire reculer le cancer en Afrique, aujourd’hui troisième cause de mortalité dans les pays en développement.

Pour sa part, le Professeur Innocent Adoubi, directeur du Pnlca, a insisté sur les défis spécifiques au contexte subsaharien. « Le cancer est d’abord une maladie du vieillissement. D’ici 2040-2045, l’incidence du cancer va doubler. Mais beaucoup de choses sont en train d’être mises en place », ajoute-t-il.

Il a toutefois déploré le manque d’infrastructures adaptées. A savoir peu de centres de radiothérapie et de chimiothérapie sont opérationnels, un pays sur deux ne dispose pas d’accélérateur de particules, et ceux existant sont souvent vétustes ou en panne. À cela s’ajoutent les longues listes d’attente et le coût élevé des médicaments, souvent achetés en pharmacie privée.

Au-delà de la dimension clinique, le sommet a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les collaborations universitaires entre pays francophones et de développer la recherche en oncologie. Il s’est agi notamment d’évaluer la faisabilité de l’introduction de nouveaux traitements dans les pays d’Afrique subsaharienne francophone.

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Ce rendez-vous scientifique se veut une véritable plateforme de réflexion et d’action pour inverser la tendance actuelle et donner une chance aux millions de personnes touchées par le cancer sur le continent.

 

Source : fratmat.info