Santé
Lutte contre les abus : l’OMS expose à Abengourou sa politique de tolérance zéro face à l’inconduite sexuelle
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a organisé, mardi 8 juillet 2025, une session d’orientation à la direction régionale de la Santé d’Abengourou (Est, région de l’Indénié-Djuablin) pour présenter sa politique de « tolérance zéro envers l’inconduite sexuelle », mise en œuvre depuis plusieurs années.
Cette rencontre a réuni les agents et responsables de santé, les populations, les leaders communautaires, les pasteurs, les imams ainsi que les partenaires, tous membres du Pôle régional d’excellence de santé (PRES). Ce dispositif, mis en place par le ministère de la Santé, vise une prise en charge globale de la santé des populations à l’échelle régionale, par la mutualisation des ressources et des compétences de plusieurs structures sanitaires afin d’offrir des soins de qualité et accessibles.
Le point focal du programme de Prévention et réponse à l’inconduite sexuelle (PRES), Dr Ambroise Ané, du bureau de l’OMS en Côte d’Ivoire, a indiqué que le représentant résident, Dr Lucien Manga, souhaite que cette politique soit déployée à travers les PRES. Ces pôles ont pour mission de recevoir l’information, mais également de la diffuser largement afin que chaque acteur se sente responsable de la prévention et de la lutte contre l’inconduite sexuelle.
Dr Ané a rappelé que, depuis plus de 20 ans, des cas graves d’inconduite sexuelle impliquant des travailleurs humanitaires, y compris au sein de l’OMS, continuent de survenir à travers le monde. Il a souligné que cette situation nuit gravement à la réputation et à la crédibilité de l’organisation, dont la vocation est de servir les populations défavorisées et vulnérables.
Il a précisé que la présence de l’OMS à Abengourou s’inscrit dans le cadre du déploiement, en 2025, de sa politique de lutte contre l’inconduite sexuelle. L’objectif est de s’assurer que toutes les populations bénéficiaires soient informées de la position de l’organisation sur cette question et qu’elles connaissent les démarches à suivre en cas de situations suspectes ou d’allégations.
Le programme de Prévention et réponse à l’inconduite sexuelle de l’OMS vise à lutter contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuel (EAS/HS) dans les contextes humanitaires et de développement. Il met l’accent sur la prévention, la protection des victimes et la responsabilité organisationnelle.
« Nous luttons contre l’exploitation et les abus sexuels, qui sont des formes d’exploitation de la vulnérabilité des autres par les acteurs humanitaires et le harcèlement qui se fait à l’intérieur même de notre système », a déclaré Dr Ané.
Il a averti qu’une personne faisant l’objet d’une allégation d’inconduite sexuelle perdra son emploi au sein des Nations Unies, notamment à l’OMS, sans préavis, et ne pourra plus être recrutée par aucune structure affiliée au système onusien ou aux principales organisations partenaires.
Il a exhorté les victimes à ne pas garder le silence, mais à faire entendre leur voix et à faire valoir leurs droits, afin qu’aucune d’entre elles ne soit laissée pour compte, que justice leur soit rendue, qu’elles obtiennent réparation et que les auteurs d’inconduite ne puissent échapper aux poursuites judiciaires, mais soient sanctionnés conformément à la loi.
Source : AIP